Suzanne, bien que très jeune alors, a encore en mémoire quelques souvenirs des mois passés à Nogent.
Elle jouait avec des cubes sur lesquels étaient reproduites des images de soldats et d’infirmières, des combats aériens ou navals.
Quant à Madeleine, elle a retrouvé son alphabet de temps de guerre. Ainsi avons-nous A comme Artillerie, B comme Boches, E de Embuscade, F de Fort, T de Tranchée, et le U de Uhlans …. Ce ne sont là que des exemples !
Monsieur PETIT, lors d’une permission, avait apporté une tente qui a servi aussi de lieu de jeux à Suzanne et ses cousins ; ils y jouaient à la ….guerre !
Elle revoit aussi le petit sac de toile que sa mère utilisait pour envoyer quelques victuailles à son mari au front. « Un petit sac, car on ne trouvait pas grand-chose ! ». L’étiquette d’expédition était écrite à la main avec « un crayon que l’on mouillait ».
Marguerite et Marie tricotaient des gants de laine (« des gants immenses, sûrement pour des mains d’homme ! »), ce qui leur rapportait quelques sous.
Lors des premiers bombardements de la Grosse Bertha, la famille se terrait dans la cave, mais au fil du temps, cette pratique fut abandonnée : « c’était aussi dangereux de se retrouver avec toute la maison sur la tête ! ». A Nogent, Suzanne, comme d’autres enfants, a ramassé un débris d’un obus venant de la Grosse Bertha ; les adultes les mettaient en garde :
« attention, ça brûle ! ».