Début septembre 1918 : « On commence à avoir espoir que la fin de la guerre approche ». Offensive des Français et des Alliés à partir du 26 septembre 1918.

 

En effet vers le 12 ou 13 août, la 3ème batterie est rattachée au 4ème groupe. La 4ème est désignée pour aller à Vincennes former une batterie du 90ème Commt. Quelle désillusion pour nous tous et surtout pour moi pour qui un séjour à Vincennes aurait été si agréable. Enfin, il n’y a rien à faire.

Par bonheur, la position est assez bonne. On n’a que 2 pièces. Donc, peu de tirs. La région est assez agréable. On souhaite y rester jusqu’à la mauvaise saison.

L’offensive commencée le 18 juillet se poursuit. Les anglais ayant en même temps attaqué sur leur front reprennent la région entre Amiens et Péronne, puis Péronne et avancent au-delà.

De notre côté, prise de Noyon, de Soissons, continuation de l’avance pour l’arrivée sur Anzin, prise de Ham, Chauny, Tergnier. On commence à avoir espoir que la fin de la guerre approche.

 

18 septembre

Relève de la batterie qui descend à l’échelon à Fontaine sur Ay.

19 septembre soir

Nous partons pour la Champagne. Point de direction : Tilloy-Bellay (route de Châlons à Ste Menehould).

20 septembre

Au matin, je vois le vaguemestre du 259ème d’artillerie. Mon frère est à 8 km environ, au camp des normands un peu plus loin que St Rémy-Bussy (route de Somme-Suippe). J’y vais l’après-midi et je passe quelques heures auprès de lui.

Le soir, occupation de la position entre Wargemoulin et Minaucourt. Concentration formidable d’artillerie de tous calibres. On s’attend à attaquer. Les routes sont sillonnées de convois.

22 au soir

Nous quittons Tilloy pour aller bivouaquer sur la grande route entre Auve et Gizaucourt. On est bien mal. De la poussière, puis de la pluie.

On s’attend chaque jour à l’attaque.

nuit du 25 au26 septembre

Enfin dans la nuit à 11 h du soir, déclenchement d’un tir d’artillerie épouvantable. La terre tremble. C’est un vacarme indescriptible. A 5 h du matin, l’infanterie sort mais le canon grondera sans arrêt toute la journée.

« Dans l’après-midi on apprend que ça marche ».

Dans l’après-midi on apprend que ça marche. C’est dur, mais on avance : prise de la main de Massiges, de Tahure. A droite, les américains prennent Montfaucon, Varennes. Chaque jour apporte de nouveaux succès. Malgré les défenses formidables accumulées par l’ennemi depuis 4 ans, on avance.

Prise de Sommepy, Gratreuil, Fontaine en Dormois, Tahure, Ripont, Rouvroy.

Le lendemain, on entre dans les Ardennes : prise d’Aure, Manre.

Enfin, depuis 4 ans, on met les pieds dans notre malheureux département. Nos parents doivent entendre le canon de la délivrance. Quelle joie si c’était bientôt. Petit à petit, les gains s’accroissent : Ardeuil, Séchault, Bouconville. Les américains poussent jusque Brieulles sur Meuse, prennent Apremont, Exermont.

3 octobre

On apprend la prise de St Quentin par les anglais.

30 septembre

Nous quittons la route de Ste Menehould pour aller en avant, bivouaquer à Hans.

2 octobre

Les pièces descendent de la position, et le 3 au soir, nous partons à Coole (non loin du camp de Mailly). Triste pays. Mauvais cantonnements.

Les percos commencent à circuler : on parle de l’Italie ou de l’Est.

Carnet de guerre d'un Ardennais

 

Georges Petit était maréchal des logis pendant la première guerre mondiale. Il a tenu son carnet de guerre. En voici l'intégralité retranscrite et commentée par Joëlle PAUTEVIN.

Merci de la prévenir pour tout usage que vous souhaiteriez en faire (formulaire page "Contact").

 

Un montage audiovisuel commémoratif

100 ans après le début de la première guerre mondiale, un montage audiovisuel a été réalisé par Juliette CHERIKI-NORT et Joëlle PAUTEVIN mettant en scène des objets métalliques et rouillés comme autant de traces et vestiges de la première guerre mondiale.

Pour le visionner.

Une partie commentée de ces carnets est publiée dans "Destins liés, occupés et occupants des Ardennes (1914-1918)" aux Éditions Terres Ardennaises